Le confinement causé par l’épidémie de COVID-19 n’a pas que des désavantages. Dans certaines villes, le lockdown a engendré une baisse drastique du taux de pollution, incitant les habitants à repenser leur façon de vivre au quotidien.
Une chose semble certaine : « l’après Coronavirus » sera marqué par une prise de conscience à la fois gouvernementale et individuelle. Nous ne pouvons pas ignorer les faits. Nous ne pouvons plus nous contenter d’une politique écologique frileuse, après avoir constaté les bienfaits d’un arrêt quasi complet de nos activités sur l’environnement. Ainsi, l’augmentation du télétravail, le choix d’une mobilité plus verte, un ralentissement de l’industrie et de l’exportation seront autant de pistes à suivre afin d’adopter un mode de vie plus respectueux de la nature.
Mais de telles mesures seront-elles suffisantes ? L’urgence n’impose-t-elle pas de repenser entièrement notre façon de consommer mais aussi « d’habiter » ?
Vers la fin des maisons isolées, pour un habitat plus responsable
Si nos concitoyens souhaitent adopter une mode de vie écologiquement responsable, ils devront également repenser leur habitat. Choisir des logements plus petits et moins énergivores. Privilégier les habitations situées en ville afin de limiter leurs déplacements en voiture et préserver la campagne, toujours plus grignotée par le béton. Et, pourquoi pas, s’orienter vers d’autres types de logements, alternatifs (pour plus d’informations, lire l’article concernant l’ « habitat léger »).
Dans cette logique, il semble évident que la maison traditionnelle quatre façades est vouée à disparaître. Energivore, difficile à isoler, inutilement grande, elle doit être délaissée au profit des maison 2-3 façades ou des appartements, plus écoresponsables et – faut-il le préciser ? – nettement moins chers.
Un changement en marche
Mettre un frein à l’urbanisation galopante est d’ailleurs une priorité pour la Wallonie, si elle veut répondre au défi climatique et sauver son territoire, toujours plus envahi par le béton.
Ainsi, d’ici 2050, il ne sera plus possible d’acheter un terrain et d’y construire en Wallonie. Une limitation des espaces bâtissables prendra cours dès 2025. La population grandissante devra trouver sa place en démolissant, en reconstruisant, en rénovant, en densifiant les espaces urbains. « Comme pour les déchets, il faut donc s’orienter vers le recyclage des sols, de nos lieux de vie actuels », explique Jacques Teller, professeur d’urbanisme et d’aménagement du territoire à l’Uliège.
Bien entendu, cela ne pourra se faire sans un changement de mentalité, déjà en route : qui souhaite encore vivre aujourd’hui dans un palais immense, éloigné de tout ?
Des mesures suffisantes ?
Notre territoire est loin d’être une ressource illimitée. Chaque année, ce sont plusieurs kilomètres carré de campagne qui se trouvent emprisonnés par le béton. Attendre 2050 est-il donc raisonnable ? Ne devrait-on pas prendre des mesures plus rapides, si ce n’est immédiates ? Et si ce n’est le cas, à quoi ressemblera encore notre pays dans 30 ans ?
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